x. Maëlisse et Quitus [ 1 ]

Je marchai dans l'allée de l'écurie, tenant Quitus par les rênes. J'ouvris la grande porte et nous sortîmes calmement. L'étalon avait la tête haute, les oreilles pointées vers l'avant. Une immense forêt s'étalait à perte de vue devant nous. Evidemment, elle était parcourue d'un sentier prévu pour les balades. Plus loin se trouvait un petit lac bordait d'une clairière. Les chevaux aimaient s'y abreuver et s'y détendre après de nombreux kilomètres. Sur les côtés de la forêt, il y avait de nombreux champs. Ceux-ci n'étaient plus utilisés. Utile pour les grands galops ! J'arrêtai Quitus, le ressanglai, réglai mes étriers et me mis en selle. Je réajustai mes rênes et le mis au pas d'une pression de jambes. C'est la première fois que je le monte, j'espère qu'il va être sage ! Je le fis obliquer vers le sentier parcourant la forêt. Je levai légèrement les yeux vers le ciel. Le soleil était présent et diffusait ses rayons dans toutes les terres entourant le domaine. C'était une très belle journée pour une balade de plusieurs kilomètres. Oh, Quitus allait bien travailler ! Je le laissai marcher une bonne dizaine de minutes, rênes longues. Il n'essayait jamais d'arracher les touffes d'herbe en bordures de sentier, ce qui était excellent. Il préférait observer le paysage, à l'affut des moindres bruits. Quelques fois, je dus le rassurer en lui parlant et en le caressant. Un léger vent soufflait, c'était agréable. Après cette courte détente, je mis l'étalon au trot. Son allure était très aérienne. Au début, je trouvais cela plutôt inconfortable mais après quelques minutes, mon avis changea. Je ne devais pas vraiment le diriger, il suivait le sentier seul. Nous arrivâmes bien vite au premier carrefour. A droite, c'était les champs, et à gauche, le lac. J'obliquai vers la droite. Avant d'aller boire et se détendre au lac, il fallait travailler. Nous étions toujours au trot sur le sentier menant aux champs. Quitus ne montrait aucun signe de fatigue après ces quinze minutes. Un peu normal, me dis-je. Après tout, c'était un bon poney d'endurance. Souvent, je lui faisais allonger le trot ou, au contraire, le rassemblais. Ces changements de vitesse devaient être très visibles. En tout cas, je les sentais bien, surtout au trot allongé. On ne peut pas dire que cette allure est très confortable... Enfin bref. Le premier champs se trouvait à un kilomètre de l'endroit où nous étions. Oh, je pouvais donc le garder au trot. Quitus n'avait peur de rien. Plusieurs fois, des lapins avaient traversé le sentier et des oiseaux l'avaient frôlé. De son côté, aucune réaction. A vrai dire, j'étais plutôt rassurée. Je le félicitais souvent. C'était plutôt rare de voir un jeune cheval n'ayant peur de rien, ou presque. Bien vite, le champs se dessina devant nous. A sa vue, Quitus accéléra. Je le retins en refermant légèrement mes doigts sur les rênes. Non, il ne fallait pas qu'il parte maintenant. Dès qu'il eut posé un sabot sur le champs, je relâchai un peu mes rênes afin qu'il se mette au galop. Ce qu'il fit directement, bien sur. L'étalon prenait de la vitesse. S'il continuait comme ça, il n'arriverait jamais à l'endroit de fin de balade. Je le retins donc, peut-être à contre-coeur, mais quand même. Il semblait assez mécontent que je l'arrête en plein galop, mais c'était comme ça. Nous parcourûmes environ trois champs de grandes tailles avant de revenir sur le sentier de la forêt par un petit chemin contournant les terres abandonnées. Quitus avait galopé tout le long. Maintenant, un filet d'écume blanche souillait son pelage au niveau des épaules, du poitrail et de l'encolure. Oh, ce n'était pas grand chose mais ça prouvait qu'il se dépensait. Revenus sur le sentier principal, je le remis au petit trot. Allais-je le repasser au pas ? Non, non, pas tout de suite. Nous arrivâmes bien vite à l'embranchement de départ. Cette fois-ci, je pris la direction du lac. Quitus commençait à montrer des signes de fatigue. C'était normal. Cela faisait plus de deux semaines qu'il n'avait pas fait un si longue balade. Oui, ce n'est pas parce que cela vous semble court comme cela que ça l'est. Mine de rien, nous avons déjà parcouru une dizaine de kilomètres. Je frôlai souvent les flancs de mon poney de mes talons afin qu'il ne repasse pas au pas. Après dix bonnes minutes, le lac était enfin à notre vue. Quitus piaffait gaiement. Je posai une main sur son encolure trempée et le caressai en souriant. Quand nous fûmes juste au bord de l'eau du lac, je lui fis faire un arrêt. Je lâchai mes rênes et le laissai se désaltérer à grosses gorgées. J'enlevai mes étriers et me laissai glisser contre le flanc gauche de mon poney. J'allai le laisser boire et manger un peu. Il l'avait mérité, non ? Après ça, nous retournerons au domaine. La moitié du chemin se fera au trot et le reste au pas. Quitus délaissa l'eau après deux minutes environ et baissa directement la tête. Il arracha de nombreuses touffes d'herbe sous mon regard amusé. Je le laissai quelques minutes et me remis enfin en selle. Il râla un instant mais ce fut tout quand je le mis au pas sur le sentier. Bon, au pas durant deux minutes puis de nouveau au trot et la fin de la balade au pas. Ce programme était parfait. D'une pression de mollets, je remis Quitus au trot. Contrairement à tout à l'heure, il était beaucoup plus rapide. Surement reconnaissait-il le chemin menant au domaine, ce qui veut dire qu'il sait qu'il va bientôt rejoindre son box. Je souris et raccourcis légèrement mes rênes. Nous fîmes la moitié du chemin au trot quand je repassai mon poney au pas. L'avant de son corps était trempé de sueur. Il méritait une bonne douche, en revenant. Nous effaçâmes la distance de l'endroit où nous étions au domaine au pas. Arrivés devant, je déchaussai mes étriers et descendis de Quitus pour la deuxième fois. Je le dessanglai de deux trous, remontai mes étriers et le rentrai directement dans l'écurie. Avant la douche, il fallait que je lui ôte son équipement, quand même.

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